Lundi 5 septembre
« Ce que j’aime le plus dans mon travail, c’est de m’occuper des aliments quand ils sont encore entiers, quand quelque chose en eux proclame un lieu, une provenance, et ce rayon délicat de solitude dont tout être vivant a besoin pour pousser. Eau, terre, poumons. Les conditions du silence. Les aliments ont une peau et il faut des couteaux pour les préparer. »
[…]
« Le capitaine a une tête de joueur, patiente, intelligente. On l’appelle patrón. Sa peau fine et rouge sort du col de sa chemise comme une deuxième chemise qui se boutonne à ses traits minuscules : menton, bouche, moustache, nez, front, alignés l’un au dessus de l’autre, avec des yeux comme deux trois appuyant chaque ordre et chaque décision. »
Eva Baltasar, Boulder