Mercredi 7 décembre
Ce sur quoi je veux insister à l’issue de la lecture du dernier roman de Peter Handke, c’est l’humour du texte. Un humour continu, tous azimuts – et pas tant parce que les cours de yoga, comme j’ai pu l’entendre, y sont (une énième fois) moqués, même si les moqueries en l’occurrence tapent juste (allez-y, les écrivains. Allez vous tordre les hanches et vous écarquiller les genoux une heure dans votre vie. Alors vous découvrirez la nuance. Vos sarcasmes pourront être profonds. Alors vos critiques de l’ignoble décorum des leçons occidentales passeront pour autre chose qu’un snobisme de lettrés), que parce que s’y déploie en permanence une grande malice linguistique ; un ton primesautier, rendu presque enfantin par la fraîcheur que recèle la langue au milieu même de l’inquiétude, non moins permanente et qu’on pourrait dire motrice, de celle-ci. Pour le dire autrement : un ton léger nourri d’angoisse.
On ne l’affirmera jamais assez : Peter Handke est très drôle. Très bon, et très drôle. Son écriture est digne d’un Gombrowicz ou d’un Beckett. Il faudra donc revenir sur quelques passages magistraux.