Mardi 24 mai
L’angoisse est avant tout un désir. Non pas la seule crainte, brute, entière, d’un objet ou d’un événement ; ni un désir inversé, ce qui en ferait une négativité ; mais un désir qui trouve son expression dans sa version la plus affolée. Une version à la fois si forte et si fébrile qu’elle en devient excessive. Cet excès se résout dans le fantasme, horrifié.
L’angoisse du crash est un désir de crash si puissant qu’il doit être visualisé. On sait désormais que lorsqu’on imagine un événement redouté, qu’on en déplie chaque étape par la pensée, ce qui est exactement l’opération effectuée dans la pulsion d’anxiété, nombre de neurones s’activent de la même manière, avec les mêmes mouvements et la même intensité que si l’événement avait lieu réellement. L’angoisse est davantage qu’une partie du corps regardant avec effroi ce que veut l’autre : elle est la meilleure façon qu’elle a trouvée de satisfaire sa demande.
L’angoisse s’assouvit.