Samedi 2 avril
Grand bonheur de retrouver ce passage de Room with a view, le premier spectacle du ballet recomposé de Marseille. Il règne dans l’ensemble (passage, spectacle, troupe) une puissante énergie. Quelque chose de brut. Étrangement ce n’est pas si fréquent dans la danse contemporaine. Les mouvements (répétitifs) de ce passage sont assez simples, on peut même les reproduire chez soi, dans sa chambre ou son salon. Je le recommande à tous d’ailleurs, ne serait-ce que quelques minutes: la vitalité est contagieuse.
Une autre variation sur l’identique, ce classique d’Anne Teresa de Keersmaeker :
Certains chorégraphes intègrent des danses et musiques traditionnelles car, expliquent-ils, elles parviennent à générer chez les danseurs un véritable effet de groupe, et non plus une simple juxtaposition des individualités. Je trouve qu’Ohad Naharin parvient ici à maintenir les deux aspects. C’est qu’ici, groupe et individus ne sont plus contradictoires : le geste seul compte. Il est explosif. Explosant il unit et sépare à la
fois.
Le geste est la concentration du corps rendue manifeste.
Il fait office de commissure : en lui s’articulent
intérieur et extérieur,
singulier et pluriel.
Il va et vient, tour à tour
cri, langue.